Retour d’expérience sur le stage de chant argentin
par Lisa Magrini
Il y a des moments dans la vie d’enseignante et de chanteuse qui laissent une empreinte lumineuse, des souvenirs sonores et sensoriels qui vibrent longtemps après la dernière note. Le grand stage argentin que j’ai eu la joie de co-animer avec Matias Miceli du 1er au 4 mai 2025 fait partie de ces instants rares.
Quatre jours de travail intense et joyeux, de découvertes partagées autour de la richesse culturelle de l’Argentine. Le projet était ambitieux : tisser des ponts entre chant, rythme et mouvement, faire vivre les traditions musicales argentines dans leur dimension corporelle, collective, vivante. Et grâce à la magnifique équipe qui nous a rejoints – Diego Trosman, Guillermo Zalazar et Armando Copa – ce rêve s’est incarné avec une très belle énergie !
Un voyage en Argentine… en Provence
Dès les premiers instants, l’ambiance était donnée : tambours en main, voix en éveil, corps en mouvement. Chaque journée commençait par un réveil corporel exigeant, précis mais accessible, selon la méthode de notre école de chant. Alternant avec Matias, nous avons guidé les échauffements pour mettre en place des routines de respiration et de postures propre au chant. Puis venaient les répétitions des chants traditionnels argentins : chacareras endiablées, huaynos à deux voix, candombé chaloupé, carnavalitos entraînants, tangos sensibles et chants andins au rythme de la caja. De quoi faire un grand tour de l’Argentine pour découvrir des styles musicaux très riches et très variés.
Mais ce stage n’était pas qu’un espace de transmission musicale : c’était un creuset d’immersion culturelle. L’après-midi, nous avons proposé des ateliers thématiques pour explorer d’autres dimensions de la musique argentine : percussions traditionnelles, danses folkloriques, tango dansé, et bien sûr cette voix andine, ancrée, vibrante, presque tellurique, que je travaille depuis des années, notamment avec Sabrina et que j’ai été heureuse de transmettre ici.
J’ai particulièrement aimé la séance de danse dehors, dans la plaine de St Maximin, à côté de l’école de chant. Nous étions entourés par les moutons et le patou nous surveillaient du coin de l’oeil, au cas où on aurait l’idée d’aller danser trop près de ses moutons ! C’était comme si nous étions en Argentine, on s’y croyait ! Vous pouvez voir dans la vidéo ci-dessous l’atelier de danse avec Guillermo. Vous pouvez admirer nos premiers pas dans la chacarera et entendre notre version, chantée pendant le concert de fin de stage. Evidement, nous n’avons pas chanté et dansé en même temps, c’est un peu compliqué ! Mais le fait de travailler la danse vient enrichir notre pratique vocale, c’est indéniable.
Une équipe artistique d’exception
Un grand merci à nos intervenants argentins, dont la présence a permis cette immersion authentique.
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Guillermo Zalazar, danseur passionné, a initié les stagiaires à la rythmique corporelle des danses folkloriques avec une précision joyeuse et généreuse. Nous avons appris la chacarera et la jota cordobesa !
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Armando Copa, tout en élégance et intensité, a transmis les bases du tango argentin avec ce mélange de rigueur et d’émotion propre à cet art.
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Diego Trosman, musicien d’une grande sensibilité, a apporté toute sa science pour accompagner les chants et nous soutenir pendant le concert final.
Et bien sûr, mon compagnon de scène et de vie, Matias Miceli, qui a su, par sa voix et sa présence, faire résonner les paysages sonores de son pays natal jusque dans les pierres de la petite chapelle provençale où nous avons clôturé le stage par un joyeux concert.
Ce que les stagiaires en disent…
Voici quelques mots récoltés sur la page Facebook de l’école de chant qui parlent mieux que tous les bilans :
« C’était merveilleux ! Nous avons vibré pendant 4 jours, chanté, dansé, joué de la caja. Du pur plaisir, du lâcher-prise, de la joie tout en progressant dans le chant et la pleine conscience. Un véritable voyage en Argentine avec Matias et Lisa qui nous ont transmis leur amour pour ce pays et sa culture. »
« Stage extraordinaire, les pieds ancrés dans la terre provençale et les voix qui s’élèvent jusqu’à nous porter au-dessus des vallées andines… »
« Un grand professionnalisme de la part de Lisa et Matias mais surtout une écoute attentive et attentionnée qui crée une ambiance chaleureuse et gratifiante. »
Ces témoignages nous touchent beaucoup. Ils disent ce que nous avons voulu offrir : un espace d’expression, de joie, de transformation aussi. Car chanter, ce n’est pas seulement produire des sons justes, c’est se relier à soi, aux autres, à une histoire vivante.
J’ai fait une vidéo pour retracer l’ambiance du stage 2025 :
Si ça vous a plu, vous pouvez voir presque l’intégralité du concert de fin de stage à l’église d’Ollières (83) ci-dessous. Vous verrez deux ados parmi les stagiaires, ça, ça fait bien plaisir aussi ! La relève est là, et qu’est-ce qu’elle est talentueuse, cette relève !
Et maintenant ?
Ce stage a confirmé notre désir de continuer à faire vivre la musique argentine en France. Oui, il y aura une suite ! Nous avons déjà des idées plein la tête pour la prochaine édition : approfondir le canto con caja, développer un répertoire choral plus large, continuer à explorer les danses traditionnelles, peut-être découvrir des danses des Andes ?… Et pourquoi pas, un jour, emmener un groupe en Argentine elle-même, sur les terres qui ont vu naître ces musiques ?
D’ici là, merci à toutes celles et ceux qui ont été là, pour leur engagement, leur curiosité, leur belle énergie. Merci de faire vivre ce rêve avec nous.
Avec chaleur et gratitude,
Lisa Magrini et Matias Miceli
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