Quatre jours de chant grégorien en Auvergne : un pèlerinage musical à travers neuf lieux sacrés

Quatre jours de chant grégorien en Auvergne : un pèlerinage musical à travers neuf lieux sacrés, de la minuscule chapelle à l’immense abbatiale !

Je rentre d’un stage de quatre jours en Auvergne, encore habitée par la beauté des lieux, la bienveillance de l’accueil et la profondeur du chant. Nous étions basés à Champeix, petit bourg pittoresque au pied des monts d’Auvergne, et de là, nous avons rayonné vers neuf églises et chapelles, toutes plus inspirantes les unes que les autres.

Le répertoire que j’avais choisi était exclusivement grégorien : des pièces simples, accessibles, mais d’une richesse spirituelle et sonore inépuisable. Pour certaines participantes, c’était une première expérience avec ce répertoire millénaire — et quelle joie de les voir découvrir cette musique avec émotion et curiosité, de sentir leurs voix s’unir dans ces architectures sacrées !

Un accueil généreux et une chaîne de bienveillance

Avant de parler des lieux, je tiens à remercier du fond du cœur toutes les personnes qui nous ont ouvert leurs portes et leurs cœurs : les paroisses, les associations locales, les mairies, et tous ceux qui ont pris le temps d’organiser nos venues.
Partout, nous avons été accueillis avec chaleur, des sourires, et cette hospitalité simple et profonde qu’on rencontre encore dans les villages d’Auvergne.
Sans eux, ce voyage musical n’aurait pas eu la même âme. Un immense merci 🙂

Saint-Nectaire : L’harmonie des proportions

Dominant la vallée de la Couze, l’église de Saint-Nectaire, bâtie entre 1146 et 1178, est un bijou de pureté. Sa sobriété, sa lumière dorée et ses volumes équilibrés en font un lieu idéal pour les résonances longues et profondes du chant grégorien. J’ai particulièrement aimé son acoustique très fidèle, très claire, que vous pouvez entendre dans cette vidéo :

Saint-Saturnin : la plus intime des grandes églises romanes.

Moins connue que ses sœurs, l’église de Saint-Saturnin est d’une grande beauté. Elle conserve l’unité architecturale de l’art roman auvergnat, avec sa nef élancée et sa coupole sobre. Ce lieu invite à la contemplation, surtout la crypte que nous avons eu grand plaisir à faire résonner dans le noir ! Le silence qui y précède le chant est déjà une musique.

Saint-Hérent : une chapelle perchée comme un nid d’aigle.

Cette chapelle magnifiquement restaurée, accrochée au flanc d’une colline, offre une acoustique surprenante, intime et lumineuse. Les stagiaires y ont trouvé un sentiment de paix rare — un moment suspendu entre terre et ciel. C’était notre première étape, et nous avions envie d’y rester plus longtemps ! Un vrai déchirement que de quitter ce havre de paix ! Je pense que ça se sent, en regardant la vidéo : non ?

Saint-Floret,  Un joyau médiéval en surplomb de la Couze

Saint-Floret, classé parmi les plus beaux villages de France, conserve une église romane délicate, presque cachée, un peu oubliée. Nous y avons chanté dans le petit air froid d’automne, entourées de fresques anciennes : une expérience presque monastique et la simplicité du chant retrouvait toute sa force première. L’atmosphère semblait véritablement se réchauffer sous l’effet de nos chants, comme si nos vibrations ranimaient un peu cet endroit qui accueille des cultes depuis le néolithique. L’ambiance de ce lieu est assez indescriptible, avec l’ossuaire millénaire, les tombes mérovingiennes, les restes d’idoles celtiques…

Le Marchidial, les pierres de la mémoire

Perché sur les hauteurs de Champeix, le site du Marchidial garde l’empreinte d’un château médiéval et d’une ancienne église fortifiée. Là encore, la résonance était saisissante : un lieu chargé d’histoire où le chant semblait réveiller les murs endormis. En plus il y avait un phénomène météorologique pendant que nous y étions, un parhélie qui donnait une ambiance encore plus mystérieuse ! Vous pouvez voir ça sur cette vidéo :

Il se trouve que c’est précisément dans cette petite église que j’ai fait mon deuxième concert, en 1995 ! ça ne me rajeunit pas !

Plauzat, une église de village au cœur vivant

L’église Saint-Pierre de Plauzat nous a accueillis avec une chaleur particulière pour notre concert de fin de stage. Les habitants, curieux et bienveillants, sont venus écouter un moment d’une rare douceur. J’aime ces églises de village, où la vie quotidienne rejoint le sacré, où les voix des chanteurs deviennent le prolongement des générations passées. Nous y avons été fort bien accueillis par l’association. Merci encore ! Voici un extrait du concert, avec les images du lieu :

La Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte : L’éclat du gothique

Moins connue que la Sainte-Chapelle de Paris, bien sûr, mais celle de Vic-le-Comte est un trésor d’élégance et de finesse. Le chant y circule comme un souffle. L’acoustique est particulièrement belle et claire.

Pignols : L’émerveillement des fresques médiévales

Enfin, l’église médiévale de Pignols, décorée de peintures murales exceptionnelles, a été pour nous une révélation. Ces fresques, aux couleurs encore vibrantes, semblent écouter le chant et lui répondre. C’est un lieu de mémoire, de beauté, et d’humanité. Vous pouvez voir dans cette vidéo les fresques magnifiques, et surtout, ce qui m’a le plus enchantée : un Christ en majesté, blond, avec une grande moustache blonde ! Un genre de Vercingétorix , un christ un peu celtique sur les bords ! J’ai absolument adoré ! (Vous apercevrez ce Jésus blond dans la vidéo ci-dessous, qui s’intitule 5 lieux sacrés)

Issoire – La majesté de Saint-Austremoine

L’abbatiale Saint-Austremoine, chef-d’œuvre du roman auvergnat, est un lieu à part. Construite au XIIᵉ siècle, elle est célèbre pour la perfection de ses proportions et la richesse de ses chapiteaux polychromes. Chanter sous sa coupole, c’est sentir la pierre répondre, vibrer, respirer. Le grégorien y trouve naturellement sa place !

Sur la vidéo ci-dessous, vous avez des images de 5 des 9 églises visitées, Vic Le comte, St Floret, St Nectaire, St Saturnin et St Hérent, et je vous chante le Salve Regina.

Quatre jours de chant, d’écoute et de gratitude

Ce stage restera comme l’un des plus intenses que j’aie vécu cette année : par la qualité du groupe, l’accueil reçu, la diversité des lieux et la magie du grégorien, mais aussi tous les paysages traversés pour aller d’une église à une autre : un enchantement de couleurs automnales, beaucoup d’animaux et grands rapaces, une tranquillité royale …
Chaque église a bien sûr son acoustique, son atmosphère, son histoire et de les faire vibrer avec nos voix, ça crée une véritable carte sonore de l’Auvergne romane.

Voici les vidéos enregistrées dans chacun de ces lieux : elles permettront, je l’espère, de transmettre un peu de cette émotion collective, de cette joie simple de chanter ensemble dans des lieux habités par des siècles de ferveur. Si vous avez envie de nous rejoindre la prochaine fois, contactez-moi ! Pas besoin de connaître le chant grégorien, je prends tout le monde, alors n’hésitez pas 🙂

À toutes celles et ceux qui nous ont accueillis, merci.
Et à mes merveilleuses stagiaires : bravo, et à très bientôt pour d’autres résonances partagées 🙂

1 Commentaire

  1. Lecoq Christine

    merci Lisa pour de beau reportage qui retrace si bien la magie de ces 4 jours hors du temps. C’est un luxe rare que de vivre la douceur et l’intensité du chant gregorien dans ces magnifiques églises romanes qui vibrent avec nos voix.
    je reviens le cœur remplit de joie et de lumière

    Réponse

Laissez une réponse à Lecoq Christine Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrir d’autres articles