Parmi les trop nombreux projets annulés, il y avait ce concert de chants latinos américain que nous devions donner le 20 mars dernier… à la place, le 20 mars, chacun était chez soi; j’ai eu subitement envie de demander aux choristes qui le voulaient bien de se filmer en train de chanter un des morceaux du concert : la Fiesta de San Benito ! J’ai découpé tout ça à la tronçonneuse pour faire un petit souvenir de confinement.
Cela ne ressemble pas au morceau tel qu’il aurait dû être, avec instruments, plein de chanteurs (et dans le découpage je n’ai pas trop respecté l’ordre de la chanson ) etc … mais j’avoue que j’adore cette version patchwork … chacun et chacune offre sa propre version, sa propre sensibilité, avec des personnalités tellement différentes… ce qui n’est pas vraiment possible quand on chante en choeur.
Cette expérience m’a amenée beaucoup de réflexions sur l’interprétation, » l’incorporation » d’un morceau et m’a même donné des idées de direction de travail quand nous reprendrons les choeurs après le confinement. Cette vidéo a entraîné d’autres choses aussi : d’intenses émotions difficilement explicables, mais que vous pouvez imaginer. J’ai versé mes petites larmes …
J’aime chacune de ces voix (et toutes celles qui ne sont pas représentées dans la vidéo !) et j’aime chacune de ces personnalités. J’aime comme le message « siempre adelante » de la fin de la chanson se confond avec la réalité et tourne dans mes oreilles comme un mantra, une devise pour donner du courage. J’aime comme le chant peut apporter de la joie quand il y a du doute et de l’inconfort. J’aime comme la musique apporte de l’unité malgré la distance. J’aime la confiance que toutes ces personnes m’accordent et que je prends comme un cadeau. Merci pour la mosaïque d’émotions !
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