L’influence japonaise sur notre école de chant – Partie 1
I) Un héritage inattendu…
J’ai toujours été très influencée par la culture japonaise, curieusement. Cela vient de mon père qui était un maître d’Aikido. Mon enfance a été rythmée par des discussions récurrentes sur le Ki, par le fait de suivre mon père de stage en stage sur les tatamis, et par les occasions d’écouter Maître Tamura, grand maître d’Aikido et référent de la Fédération Internationale d’Aikido pour l’Europe, lorsqu’il était invité à manger à la maison.
Quand j’ai commencé à sérieusement travailler la technique vocale, vers 17 ans, j’habitais encore chez mes parents, et je discutais souvent avec mon père de ce que j’apprenais avec mon professeur de chant . C’est ainsi que rapidement nous nous sommes rendu compte que l’enseignement du chant et l’enseignement de l’usage du Ki étaient très proches dans les images utilisées. Parfois même, les phrases utilisées par mon professeur de technique vocale, Carlos Belbey, étaient les mêmes que les phrases de Maître Tamura enseignant l’aikido ! Toutes ces discussions et ces partages avec mon père (souvent autour d’un thé !) ont grandement enrichis ma réflexion sur le chant, et plus tard ma pédagogie. Plus tard, j’ai pratiqué le Kyudo (tir à l’arc japonais) quand j’habitais au Canada, une expérience brève mais très enrichissante, avant de me consacrer plus longuement au Do in avec Marie Adiyanarinin. Quant à Matias, il a étudié pendant des années le Djo do et le Ki directement avec mon père, Gilles Magrini, dans son dojo, reconnu par la fédération japonaise et probablement le plus petit dojo d’Europe !
Nous avons également découvert les bienfaits des bains de forêt (Shinrin-yoku), tels qu’ils sont pratiqués au Japon. Nous rêvons désormais d’y aller un jour pour explorer ces forêts et, pourquoi pas, y organiser un stage de chant. La culture et la philosophie japonaises influencent tant nos pratiques en tant que professeurs de chant qu’il est difficile pour moi de mesurer tout ce qu’elles nous ont apporté.
Pendant quelques années, nous avons organisé des stages de chant et Ki, en invitant mon père comme intervenant, à la fois pour nous parler du Ki et pour nous en faire la démonstration, nous donner des pistes de réflexion. Je me souviens de séances de kiaï mémorables, difficilement descriptible par écrit ! Cette collaboration était toujours très vivante et intéressante, aussi bien pour Matias et moi que pour nos élèves chanteurs.
Maintenant que mon père n’est plus de ce monde, je continue de transmettre et d’incorporer son héritage à travers des exercices de posture, d’ancrage, de respiration, et des images pédagogiques sur l’énergie vitale que nous mobilisons en chantant… et bien d’autres éléments encore.
Chaque fois que j’utilise ces techniques dans mes cours de chant, je pense à lui et à cette transmission inattendue.
Lisa Magrini
Juin 2024
Merci pour ce partage plein d’amour et de gratitude pour ton papa.
Marie
Moi aussi j’adore le Japon !
C’est quand qu’on y va??!!